• Realms of Ancient War (PS3 & PC)

    Realms of Ancient War (PS3 & PC)

    Version PS3 : En ces temps forts de sortie de Blockbusters - on sent Noël approcher à grands pas - Focus, après Loki le raté et Silverfall la réussie, vient pour la troisième fois de son existence nous offrir un hack'n slash en tant que distributeur. Le développeur, Wizarbox, inconnu du monde RPG - leur dernière production était un jeu d'aventure : So Blonde - nous offre sa vision du hack'n slash, avec ce Realms of ancient War, plus simplement nommé R.A.W. : un jeu plutôt modeste à petit prix avec un univers d'heroïc fantasy. Un lancement tout d'abord sur nos consoles via le live, avant de rejoindre le monde impitoyable du PC dans quelques semaines.


     

    Père Kastraw, racontes-nous une histoire


    Nous voici dans un univers heroic fantasy où la guerre entre races sévit. Avec une cinématique d'illustrations animées fort attirante, en anglais mais sous-titrée en français, nous apprenons que les quatre rois du royaume ont décidé de se rencontrer pour faire cesser les confrontations et trouver un arrangement. Mais, la réunion semble s'être mal passée et à leur retour, ils ne sont plus que des loques, sauf le roi du nord qui a disparu.

    Vous commencez l'aventure en interprétant un des trois personnages imposés sans aucune personnalisation possible - un guerrier, un sorcier ou une rôdeuse - et vous allez vous retrouver embrigadé dans la résolution de ce mystère qui est expliqué très rapidement au début du jeu, avec, par la suite, un revirement de situation. S'ensuit donc une quête parsemée de monologues qui vous donnent les directives pour réussir vos missions. Points de choix cornéliens à se mettre en appétit, juste une ballade, qui sera tout, sauf de santé. Outre la quête principale, on vous proposera parfois de résoudre une quête secondaire simpliste qui ne demandera qu'à visiter la map avec un peu plus d'approfondissement.

    D'un point de vue graphique, et comme vous pouvez le voir sur les screenshots (version éditeur), c'est très joli et fin, avec des détails atmosphériques et ambiants qui donnent un peu de vie dans ce monde de brutes. Parfois on rencontre de la faune locale, mais cela reste discret - une armée de scorpions traversent le coin - ou encore des éléments animés  - un chariot "fantôme" roulant sur ses rails passant à notre portée. Si l'on devait le comparer graphiquement à un autre jeu, on pourrait dire qu'il se rapproche fortement de Champions of Norrath sur PS2, mais en HD. Avec une caméra, à 45 degrés bien stable, centrée sur votre personnage, on regrettera tout de même  qu'il n'y ait pas de zoom, et qu'elle soit tant éloignée de l'action, car du coup, on ne profite pas des détails, qui sont pourtant assez nombreux. Mais cela a l'avantage pour les attaquants à distance d'avoir un champ de vision plus important. Les 24 niveaux non aléatoires sont bien variés et les graphismes biens rendus donnent un cachet bien agréable à l'ensemble. On sent que les développeurs ont soigné leur bébé.  A noter que si les niveaux sont les mêmes pour les trois personnages, le niveau d'introduction est différent pour chacun d'eux.

     

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    Moi, Crawnan, Moi Taper !



    Mais devant tant de décors, on est déçu des possibilités limitées de son personnage : en effet, point de parade, de roulade ou de possibilité de monter à l'échelle ou sur la moindre marche. A part les ennemis, les quelques coffres et les commerçants ici et là, rien n'est interactif. Les contenants visibles partout comme les caisses et les tonneaux, restent indestructibles. C'est un peu décevant, car on aimerait réellement pouvoir tout casser pour looter. Il n'empêche que l'on va être très occupé par le monde qui nous entoure : en effet, les ennemis sont vifs et surtout très nombreux à l'affichage. Il s'agit alors de hacher menu si on est un guerrier, faire brûler si on est un sorcier, ou d'enfiler en perle si on est un rôdeur. Les niveaux pas forcément linéaires vous proposent d'éliminer par légions les ennemis qui spawnent pendant un temps, tels des lapins en batterie de reproduction. Pour stopper l'invasion des araignées, par exemple, il faudra détruire leurs nids. Parfois,en faisant demi-tour et en repassant à un endroit, de nouveaux ennemis apparaîtront. Cela peut être déstabilisant parfois, lorsque vous pensez avoir nettoyé une grande salle et qu'ils réapparaissent de nul part. Ils sortent du sol et se jettent sur vous et ils ne font pas dans la réflexion, c'est le moins que l'on puisse dire.

    On se croirait presque dans un beat them all, tellement le nombre à l'écran est impressionnant. Il vous faut alors marteler vos boutons d'attaque en tournoyant pour abattre cette chair fraîche. Ha, qu'est ce que c'est bon par moment de se défouler ! Et puis parfois, il vaudra mieux se la jouer furtif, en attirant les adversaires un à un en retrait, même si trouver un recoin libre est parfois compliqué ! Chaque personnage a ses propres compétences qui font varier sans problème les techniques de jeu. Le bestiaire est somme toute classique avec selon la région rencontrée des nains, des humains et des elfes avec bien sur des créatures chaotiques tout droit sorties des univers d'Heroïc Fantasy.  

    Par moment, après lui avoir descendu un peu sa vie, il est possible de prendre possession du corps d'un plus gros ennemi qu'à l'ordinaire durant un temps limité, en appuyant sur une touche tout en étant à ses côtés. On se retrouve alors dans son corps et on prend un malin plaisir à écrabouiller les péons de seconde zone présents. Il n'empêche que le retour à la réalité, c'est à dire dans votre propre corps, peut s'avérer périlleux, car à la mort de votre enveloppe hôte, il vaut mieux éviter d'être parmi une pléthore de vilains sous peine de ne pouvoir s'y retrouver. En tout cas, les combats sont violents, vifs, mais le syndrome du clone ennemi bien présent, tout en appréciant le nombre de cadavres laissés ensuite.   

     

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    Graw ou petit RPG ?



    La partie RPG, si elle n'est pas présente dans les monologues qui vous déroulent l'histoire et qui font office d'excuses pour frapper tout ce qui bouge, se situe au niveau de la progression du personnage et de son équipement. A chaque passage de niveau, vous avez droit à un point de compétence que vous pouvez répartir comme vous le souhaitez. Sachant qu'il y a dès la base peu de compétences actives possibles à monter, on trouvera la diversité d'une profession assez limitée.  Au niveau 10, vous pourrez en débloquer d'autres et de même au niveau 20. Heureusement, si le nombre n'est pas présent, leur utilisation à plus haut niveau permet de varier les effets en appuyant plus ou moins longuement sur le bouton du pad qui correspond. Mais attention, les plus grosses compétences coûtent souvent le plus de mana et demandent un temps de réactivation.

    Niveau équipement, on en trouve en quantité modérée, mais souvent limité à une des trois professions. Commun, rare, ou magique, on pourra le revendre ou en acheter grâce aux différents marchands disséminés dans les niveaux. Bizarre d'ailleurs d'en voir : alors que l'on massacre à tour de bras, trouver au détour d'un recul, un revendeur attendant tranquillement entre deux brutasses pousse à la stupéfaction. On trouve aussi des livres qui permettent d'enchanter son arme portée sans pour autant nous donner plus d'informations sur la transformation. C'est ainsi que mon épée de flammes est passée épée d'éclairs sans que je ne sache si l'un ou l'autre des effets était le plus efficace.

    On notera que l'expérience gagnée dépend du niveau de son personnage et de la map dans laquelle vous êtes. En clair et approximativement, chaque map effectuée vous fait gagner un ou deux niveaux. Ensuite comme les créatures sont du même niveau que votre personnage, vous ne gagnez que peu ou pas d'expérience. Il n'est donc pas possible de faire du leveling au même endroit, tout juste du loot. De plus lorsque vous refaites les maps, elles sont à sens unique avec pour objectif de passer d'un point A à un point B, avec toujours les mêmes événements. Sachant que les maps se suivent selon un ordre précis, on a donc une linéarité du scénario.

    Avec ce système, la progression est agréable et la difficulté toujours présente, sans tenir compte du challenge de départ qui rajoute un plus. En effet, avant de commencer une partie, vous avez le choix du niveau de difficulté qui va définir le nombre de fois que vous pourrez mourir dans une map. Selon le niveau de difficulté, vous avez un certain nombre de pierres d'âme  - un clin d'oeil à Dark Souls peut-être - pour réussir la map. Dans chacune d'entre elle, et assez rapprochés, on trouve des points de résurrection. Ainsi, à chaque fois que vous mourez, vous perdez une pierre d'âme et réapparaissez au dernier point de résurrection. Par contre, si vous dépensez toutes vos pierres d'âme, c'est la fin de la partie et vous devrez recommencer le niveau dans son intégralité en ayant perdu vos loots et votre expérience acquis. Un bon petit challenge, car si au niveau facile vous avez neuf pierres d'âme, donc neuf chances de revivre, au niveau héroïque, vous n'en avez que trois. Tous les joueurs n'adhèreront pas à ce système qui modifie entièrement la logique de jeu des hack'n slash, qui veut qu'après la mort, ressuscité, on ait toujours son loot et son expérience. Il faut savoir que même si on est mort, et que l'on revient sur un point de résurrection, les créatures tuées ou blessées ne reviennent pas à leur valeur d'origine. C'est ainsi que face à un boss, il ne récupérera pas sa vie. 

    Le challenge est donc là et si le mode facile n'offre qu'un intérêt limité, privilégié par les débutants, la difficulté supérieure accrochera les hardcore gamers. Sauf que cela amène deux soucis non négligeables : tout d'abord, en cas de bug, quoique le jeu ne montrait aucun signe de faiblesse à part des défauts de collision, vous devrez recommencer  le niveau dans sa totalité. Mais c'est surtout votre temps de jeu que vous devez gérer. Car si vous n'avez pas le temps de finir le niveau, vous perdrez l'intégralité de la progression de ce dernier. Alors on ne pourra pas se lancer dans une partie de 5 minutes, mais au minimum prévoir de 15 à 30 minutes pour faire la map en entier et encore si on ne meurt pas en cours de route.

     

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    Un R.A.W. et cela repart ...


    R.A.W. propose un mode multijoueur uniquement en local  qui est jouissif et fonctionne bien. Des stratégies peuvent être mises en place avec le bourrin dans la mêlée, alors que le sorcier sera en seconde ligne. Quant à la rodeuse, c'est un personnage mixte qui pourra occuper le devant ou l'arrière de la scène. A noter que l'on ne peut pas prendre le même personnage pour ce seconder, ce qui représente trois combinaisons possibles de duo maximum.

    Mais ce multijoueur a quand même un goût amer. En effet, l'arrivée d'un second joueur dans une partie n'est pas considéré comme un personnage en tant que tel, mais comme un compagnon d'appui. Du coup, lorsque vous commencez une map avec le joueur principal, on vous colle un personnage de votre niveau avec aucun équipement défensif. Soit le personnage principal a gardé du matériel pour son second et le lui transfert, soit il faudra le trouver sur place. On aurait aimé réellement jouer à deux et garder son personnage d'une partie à l'autre, voire intégrer un autre personnage solo dans sa partie multijoueur (ou vice versa). Car dès la fin du niveau, le second joueur disparaît. 

    Une fois de plus et c'est de coutume pour les hack'n slash console, la jouabilité au gamepad est exemplaire. Le bouton L2 pour le mana, le R2 pour le soin, le start pour l'inventaire, le select pour le menu. En utilisant les boutons de droite, on peut activer quatre compétences, et en appuyant sur R3 en avoir quatre autres. Avec L3 , vous obtenez une petite flèche sous votre personnage pour vous indiquer la direction à prendre pour résoudre la quête, sachant qu'il n'y a pas de carte présentant les 24 niveaux. Ne vous inquiétez pas, on ne se perd pas pour autant. A partir du menu "inventaire" très lisible, vu que l'on peut comparer l'effet des objets portés avec ceux en sa possession, on passe du menu "quêtes" au menu "compétences" d'un bouton, et la vente d'objets avec les commerçants est tout aussi agréable. Une ergonomie tout à fait propre et soignée.

     

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    J'ai les CRAW

     

    Si les voix sont tout à fait correctes en anglais dans l'introduction, on aurait aimé que les monologues soient aussi lus durant la suite de l'aventure. Or, on a bien l'image et les textes en français, mais plus le son. Pas grave, les bruitages sont corrects bien que répétitifs - comprenez que de nombreux morts peuvent pousser les mêmes cris de défaite - et les vraies bons morceaux de musique restent assez peu nombreux.

    Eh bien oui, Vendu à 15 euros sur le live, R.A.W. est un hack'n slash à budget réduit qui propose un univers standard et des mécaniques huilés mais qui restent avec un contenu limité. Cela n'en fait pas du tout un mauvais jeu, juste un jeu de faible envergure qui ne peut pas être considéré comme une grosse pointure, mais plus proche de la série des Deathspank. L'orientation beat them all est jouissive et le système de jeu avec vie limitée, l'éloigne des hack'n slash, surtout qu'il n'y a pas de new game +. Après 8 heures de jeu, c'est terminé. Vous pourrez refaire une partie avec un nouveau personnage ou dans une difficulté plus élevée, mais ce sera tout. Un goût d'inachevé diront certains et ils n'auront pas tout à fait torts, car on aimerait bien poursuivre l'évolution de son personnage, alors que le mot FIN apparaît à l'écran, ce qui montre que le jeu est bien défoulant même s'il reste modique au niveau scénario, contenu et technique. Mais à ce stade, vous serez au delà du niveau 30 et rien n'est prévu pour aller plus loin.  


    RAW n'est pas un jeu de grande envergure avec un budget pharaonique et il faudra le prendre pour ce qu'il est. Il n'empêche, même s'il reste basique, il tire bien son épingle du jeu grâce à des mécanismes différents des hack'n slash traditionnels. Vendu en ligne pour un prix assez bas, on peut se satisfaire de sa dizaine d'heures de jeu que vous pouvez tripler avec les trois personnages, à quoi vous pourrez ajouter le multijoueur qui permet de bien s'amuser en local, même si ce dernier est limité. Un jeu dans la tranche des Deathspank avec orientation Beath'm all, qui vous fera passer un bon petit moment, en attendant un plus gros morceau à se mettre sous la dent.   


    + Vague d'ennemis

    + Contrôle des boss

    + Multijoueur coopératif local

    + Hack'n slash avec système de difficulté particulier...

     

    - ... qui ne plaira pas à tout le monde

    - Casser du contenant ? Pas possible

    - Un jeu français avec voix anglaises ? (sous-titré en français)

    - Jeu modeste alors qu'on voudrait plus.

    - Le second joueur limité


    Version PC : Et voilà, la version PC vient de sortir et c'est le moment de compléter notre test de la version console arrivée depuis quelques temps. Pour plus d'infos sur l'histoire, le fonctionnement du jeu, son contenu et sa durée, je vous renvoie au test du jeu console. 

     

    Tout d'abord sachez que le jeu existe en version boîte pour 15€, mais l'installation de 1,5go passera par Steam, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Ensuite, il n'y a pas de réglage vidéo. Un menu de lancement vous propose la résolution souhaitée puis un autre bouton vous propose le lancement du jeu. Et c'est tout. Alors cela tourne sans problème sur le PC et c'est joli, mais on aurait aimé un peu plus de possibilités graphiques. Toujours pas de possiblité de zoom ou encore de tourner autour de son personnage. Non, rien de rien. Je suis d'autant plus fâché qu'en 1600x1200, j'ai le droit à deux bandes noires de chaque côté et impossible de les enlever d'une manière ou d'une autre. Les vidéos se lancent en mode fénêtré, surement dû à ma résolution. Défaut que je ne peux pas corriger. 

    Contrairement à Dungeon Siege 3 qui manque de profondeur de champ, l'angle de vue du jeu est assez important, mais comme pour le jeu console, l'éloignement important vis à vis de l'action fait que l'on est trop loin de l'action et donc que l'on perd en immersion, dommage. Alors oui, c'est joli mais sans plus et on a l'impression d'un simple portage du jeu sur le support PC. De plus, il n'y aura pas de reconfiguration des touches qui sont fixes. Alors oui, on peut jouer avec la souris et le clavier. Bouton gauche pour frapper, bouton droit pour la première capacité et les touches 3 et 4 pour les potions de vie et de mana. On pourra toujours assigner d'autres touches lors du déblocage de nouvelles compétences, mais cela reste limité aux touches pré-établies. 

    Du point de vue du jeu, il n'est pas possible de rejoindre un joueur sur internet ou en lan, mais juste jouer à deux sur le même écran et c'est bien la seule force du jeu sur PC avec bien sur le challenge de la difficulté. Les développeurs ont eu le temps de sortir un patch, uniquement pour le PC, permettant de sauvegarder enfin le second personnage pour poursuivre d'un niveau à l'autre. 

    Pour la gestion du second personnage, il vous faudra impérativement une manette (une Xbox360 est représentée pour les commandes), alors que le premier joueur pourra choisir de jouer au clavier/souris ou avec une autre manette. Les inventaires se visitent à tour de rôle et le bouton transfert d'objet est bien pratique. Par contre, pour l'or chacun a sa propre bourse. A deux, je vous conseille de jouer avec le mode le plus difficile sinon c'est une ballade sans grand intérêt. 


    La force de RAW se résume donc, sur PC, à son système de challenge qui fait de lui un jeu Beat'them all/action-RPG et à la possibilité de jouer à deux sur la même machine qui pourra en attirer plus de "deux". Or, défini comme un hack'n slash, il a énormément de concurrent sur PC et pour quelques deniers de plus, vous pourrez trouver bien plus costaud, comme Torchlight 2. 


     

    Article publié sur RPGFrance le 09.09.2012